17 février 2020 : Déjeuner-débat avec un exposé par le Prof. Ém. Jacques Reisse (ULB) sur "Fixisme, évolutionnisme, créationnisme: croyances et raison" (en F), suivi par des commentaires par le prof. Dominique Lambert (UNamur, physicien et philosophe).
Etre fixiste signifie que l’on croit que toutes les espèces vivantes que nous connaissons aujourd’hui existent depuis la première semaine de la Création et ceci, conformément au récit de la Genèse tel qu’il se trouve dans l’Ancien Testament.
Etre évolutionniste signifie que l’on est convaincu, par l’observation et l’usage de la raison, que tous les organismes vivants qui existent ou ont existé sur Terre ont pour origine une petite population d’êtres unicellulaires qui existait sur Terre il y a plus de 3,5 milliards d'années
Le fixisme repose donc sur une lecture littérale de l’Ancien Testament et ceci même si depuis l’aube du christianisme, des théologiens éclairés avaient insisté sur la nécessité de ne pas se limiter à une telle lecture et d’adopter parfois une lecture symbolique.
Durant deux millénaires, ces conseils judicieux ont parfois été suivi par l’Eglise mais de manière récurrente, un retour à la lecture littérale s’est à nouveau imposé du moins sur certains sujets. Ainsi, au vingtième siècle, le jésuite Teilhard de Chardin a été sanctionné pour son adhésion à l'évolutionnisme
Le créationnisme s’inscrit dans ce retour à la lecture littérale puisque, dans sa forme extrême, il correspond à un retour intégral au fixisme biblique, tant en biologie qu’en géologie. Dans des formes moins extrêmes, le créationnisme accepte l’évolutionnisme mais en excluant l’espèce humaine du processus évolutif.
La théorie dite du « dessein intelligent » correspond à une forme de créationnisme camouflé visant à le faire accepter comme une alternative scientifique à la théorie de l’évolution.